GIRAF s’engage pour les ATER

Le bureau de GIRAF-IFFD se mobilise pour de meilleures conditions de recrutement des ATER en études germaniques. Avec le soutien de l’Association des Germanistes de l’Enseignement Supérieur (AGES), notre objectif est de centraliser les classements des candidat·es pour tous les postes publiés. Ce projet a été soumis à l’AGES à l’occasion d’une réunion, lors de laquelle nous avons prononcé le discours reproduit ici.

Intervention prononcée par Louise Atkinson au nom du bureau de GIRAF-IFFD lors de la journée des directeur·ices des départements d’allemand de l’AGES,  le 20 septembre 2024

Malgré la loi du 25 mai 2016, qui stipule qu’un doctorat doit s’effectuer en trois ans, ce n’est pas le cas en sciences humaines, puisque presque 70 % des thèses soutenues en 2022 avaient nécessité plus de quatre ans de préparation[1]. Le manque de postes après la thèse et la compétition accrue obligent les doctorant·es à répondre à toujours plus d’exigences.

En études germaniques, nous sommes nombreux et nombreuses à nous tourner vers les postes d’ATER, soit après un contrat doctoral, soit pour financer nos recherches. La précarité de ces postes ne fait que s’accroitre et ils n’ont pas été revalorisés, contrairement aux contrats doctoraux (qui sont aujourd’hui mieux dotés que les contrats d’ATER). Il n’est par ailleurs pas forcément possible de trouver un poste proche de son domicile, ce qui implique de déménager – pour un poste parfois non renouvelé au bout d’un an –, ou de supporter des trajets longs et coûteux. Notons aussi que les campagnes ne sont pas nationales, les universités demandant des pièces justificatives différentes sur des plateformes de recrutement différentes, obligeant donc les doctorant·es à y passer beaucoup de temps. Enfin les postes qui sont mis à candidature ne seront pas forcément vacants, soit parce qu’ils ne seront pas votés, soit parce qu’ils sont de facto déjà pourvus – renouvelés ou donnés à des doctorant·es de la maison – une situation que nous pouvons comprendre puisqu’elle est inévitable dans le système actuel.

Or ce que nous voulons évoquer aujourd’hui relève d’irrégularités qui peuvent, selon nous, être tout à fait évitées. A titre d’exemple, nous avons recensé des cas de doctorant·e·s ayant obtenu des confirmations pour un poste d’ATER (automatiques, ou non) qui se sont avérées par la suite être des messages envoyés par erreur, le poste n’étant pas vacant. Ou encore des cas où la proposition d’un même poste a été offerte à deux candidat·e·s en même temps, à leur insu (tout en leur signalant à tous·tes deux avoir les avoir classé·e·s premièr·es). Dans tous ces cas, les candidat·e·s ont largement pâti de ces procédures fautives, puisqu’ils·elles ont dû refuser d’autres postes, croyant dans un premier temps avoir déjà obtenu une proposition ferme.

Ces pratiques provoquent un véritable sentiment d’injustice chez les candidat·es, qui doivent en parallèle obtenir un détachement auprès du Rectorat et sont déjà sous la pression d’un travail de thèse.

Pour remédier à ce type de situation, nous aimerions soumettre à l’AGES la proposition de publier sur son site les classements des postes d’ATER, comme elle le fait déjà pour les postes de MCF et de PU. Certaines universités font déjà ce travail de transparence (à l’instar de Strasbourg, Nanterre, Grenoble-Alpes, Lyon 2, Lorraine, Angers et Nantes). Il s’agirait de rendre l’ensemble des classements visibles pour les candidat.es. Cela permettrait ainsi à tous·tes les candidat·es en études germaniques d’avoir un site unique à consulter pour connaître les classements. Le site mentionnerait évidemment si le poste était vacant, ou non.

Il nous semble que dans un contexte de perte d’effectifs en étudiant·es dans les départements d’allemand, soutenir les doctorant·es à l’échelle nationale est primordial et relève de la stratégie à long terme. Une forme de cohésion nationale, d’entraide et de soutien ne peut qu’avoir des répercussions positives sur les coopérations de recherche et d’enseignement futures.

Alors que l’Université française connait des jours difficiles et que son fonctionnement repose de plus en plus sur le travail de contractuel·les, les études germaniques ont l’opportunité de jouer un rôle d’exemple de bonnes pratiques dans le recrutement des ATER.

Seriez-vous d’accord pour contribuer à cette démarche, pour plus de transparence dans les recrutements des ATER ? GIRAF-IFFD pourrait prêter main forte à l’AGES en préparant et complétant au fur et à mesure une liste regroupant les postes mis en ligne sur Galaxie.

Merci de nous avoir entendues,

Le bureau de GIRAF-IFFD


[1] Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Note Flash du SIES, n°11, juin 2023, p. 1.